Parents épanouis, enfants épanouis
J'ai suivi il y a quelques années les séances de formation destinées aux parents "Faber et Mazlish".
Simon à l'époque n'avait que deux ans et demi, Suzanne était encore nourrisson et Alice une petite fille. J'ai beaucoup aimé alors, échanger avec d'autres parents, réaliser au travers d'ateliers que notre façon de nous adresser à nos enfants n'était souvent pas respectueuse, et qu'il était possible d'éviter bien des conflits ou des situations délicates en les amenant à décider par eux-même, en leur laissant faire leurs propres erreurs, leurs propres expériences.
Si la théorie m'avait enchantée, je me suis malheureusement vite rendue compte que la mise en pratique était bien délicate, et que les réflexes ancrés en moi étaient bien difficiles à faire disparaître. Et puis avec Simon, les petites clefs données lors de ces ateliers ne fonctionnaient absolument pas. Alors je me suis découragée et j'ai abandonné les rencontres mais ai continué à dévorer les livres de Faber et Mazlish.
Hier soir, je me suis replongée dans "Parents épanouis, enfant épanouis" comme on relit la Bible, à la recherche d'un peu de réconfort.
Le chapitre "lâcher prise: dialogue sur l'autonomie" m'a particulièrement fait réfléchir.
Le principe est simple: laisser faire l'enfant seul le plus possible, ne pas intervenir même si l'on sait que l'oubli d'un manteau par temps froid va entraîner un rhume, ou qu'une leçon non apprise aboutira sur une mauvaise note. Ne pas sanctionner derrière, mais mettre l'enfant face à ses responsabilités en lui indiquant ce que l'on s'attend à ce qu'il fasse dans telle ou telle situation.
Même si je suis consciente que cette méthode est bonne pour amener l'enfant vers l'autonomie, je ne suis pas certaine d'être capable de cesser de vouloir tout "maitriser". Mon souci de perfection (quelque peu familial...) fait que j'ai bien du mal à supporter qu'ils partent à l'école habillés n'importe comment, que leurs chambres soient en bazar, même si c'est à eux qu'il appartient de les ranger, à ne pas vérifier les leçons, bref à ne pas les "gouverner" ou les "administrer" au choix.....
Je râle pourtant de devoir rappeler à Alice de se brosser les dents, de lui répéter vingt fois de s'habiller le matin, de lui indiquer qu'elle doit préparer son ticket de cantine ou sortir ses affaires de piscine de son sac...
Il faudait que j'accepte qu'elle soit un peu moins bien coiffée le matin, qu'elle n'ait rien à manger pour son quatre heures....Et c'est fort dur!
Avec Simon, le problème est autre. Il veut faire seul, mais n'y arrive pas encore toujours et cela entraîne d'énormes frustrations ou colères.
Suzanne, quant à elle, est super dégourdie mais se sent soudainement "fatiguée" quand je lui demande de ranger. Et je dois bien avouer que, de guerre lasse, je finis souvent par le faire à sa place....
L'inverse de ce que je souhaite pourtant! Et je suis la première à m'offusquer devant l'attitude assistée des grands ados de mes amies ou collègues...Mais ne suis-je pas en train de faire de même avec mes propres enfants?
Ah! Comme j'aimerais arriver à ce saro-saint "lâcher prise"...