Désarroi

Je n'aime pas le conflit, j'ai toujours cherché à éviter les situations de rivalité, ces moments où le ton monte, où les esprits s'échauffent et où des mots mal controlés mais néanmoins blessants sont jetés à la figure.

Pourtant, depuis que nous avons connaissance des difficultés de Simon, il a fallu que je fasse respecter mes choix, médicaux tout d'abord, en affrontant  les médecins, les grands professeurs qui savent tout, les pédopsychiatres si avisés, et à présent l' Education Nationale elle-même avec ses méandres, ses contradictions.

Ce soir, Je n'ai entendu que manque de moyens, d'effectif réduit, de personnel non formé, alors que je n'avais qu'une envie, celle de hurler que tout cela m'était égal, que c'était de Mon Enfant, de Mon fils dont il s'agissait.

Une psychologue scolaire qui nous a dit et redit que Simon souffrait de sa différence par rapport aux autres enfants de sa classe, qui nous a rappelé comme un couperet, maintes et maintes fois, le décalage en terme d'acquisitions scolaires qu'il existe entre lui et les enfants du même age, d'un manque de confiance qui se révèle par une attitude de retrait dès qu'il faut participer, prendre la parole, une parole encore balbutiante, au sein du groupe.

Mais qu'on lui laisse du temps bon sang, c'est tout ce que je demandais!

Que de mots difficiles échangés, que de constats d'échecs effectués...

Je pensais, pauvre idéaliste que je suis, que l'école de la République était en mesure d'accepter et d'accueillir Tous les enfants, mais loin s'en faut malheureusement. C'est ainsi ici.

Il semble néanmoins, qu'une ècole privée offre plus de chance d'intégration scolaire à Simon et plus de chance de réussite à nos filles. Nous attendons toujours la décision du directeur mais nous sommes optimistes quant à l'acceptation de notre dossier.

Néanmoins,  le constat et lourd. Jules Ferry est mort depuis longtemps et je ne sais plus trop ce soir si notre combat a un sens. J'en viendrais même à douter des capacités de mon enfant, lui, la prunelle de mes yeux.

Alors rentrée, tard, le coeur trop lourd et les nerfs trop à vifs, j'ai eu bien du mal à m'occuper correctcement de mes petiots. J'ai trop crié à cause de dents mal brossées, de pantalons tâchés, de doudou perdu.

J'en veux seulement à la terre entière de m'avoir confié un combat que je ne suis plus certaine d'avoir la force et le courage de mener.

Demain est un autre jour, tant mieux!

Comments

[Yokoflo]

Le poids du mammouth sur tes épaules, ça n'est pas un peu trop ?
Notre société n'est pas égalitaire, l'argent est mal redistribué ou gaspillé pour des causes qui ne le méritent pas forcément...
Il y a eu une conclusion à votre entretien ? Vous avez réussi à vous faire entendre ?
J'espère que ça ira mieux demain !
Bises.