Equilibre précaire

Ce dimanche a commencé dans la bonne humeur. Alice partie tôt accompagner son père à une compétition de golf, j'ai pris le temps d'un petit déjeuner à rallonges sur la terrasse avec les petits, les regardant ensuite devant ma tasse de café, sauter sur le trampoline, dans la douce lumière d'un soleil déjà chaud.

Vite préparés, nous sommes partis comme promis nous promener autour du plan d'eau tout près de chez nous, les laissant jouer et vagabonder à leur guise, et surprenant Simon, lui qu'on ne pouvait asseoir sur une table tant il avait le vertige il y a quelques mois, à monter de plus en plus haut sur les structures et même se pencher dans le vide. 

Le repas a été tout aussi joyeux, le poulet au miel et curry et  les petites pommes de terre de l'ile de Ré ayant doré dans le four pendant notre absence.

Et puis ce coup de fil de la dame qui vient faire le ménage et le repassage à la maison, m'informant qu'elle ne pourrait pas venir pendant plusieurs semaines a fait prendre une toute autre tournure à cette journée. Je me suis tout à coup sentie incapable de faire face à la montagne de travail supplémentaire qui m'attendait, la maison me semblant tout à coup en piteux état et la pile de linge à repasser immensément élevée....

Je me suis alors transformée en furie hurlante, rabrouant les petits qui voulaient m'aider en s'asseyant sur l'aspirateur ou passant l'éponge sur le sol tout juste serpillé... Mes nerfs soudain à vifs me poussant à en faire toujours plus, je me suis épuisée à absolument tout nettoyer, laissant libre cours à mon éternel et inscontrolable souci de perfection.

Il me reste encore le linge à repasser et je sais que je ne me sentirai pas sereine tant que tout ne sera pas terminé. J'essaie de prendre le recul nécessaire pour me dire que si la maison n'est pas aussi impeccable que je le souhaite, ce ne sera pas un drame, mais je prends réellement sur moi pour y parvenir.

Et cela me montre une fois encore, que le moindre grain de sable dans les rouages de mon quotidien me fait basculer du coté obscur de la force, tant je suis épuisée après une année passée à m'être battue, sans savoir si nous avons gagné et si nous pourront, à la rentrée, nous reposer sur ce que nous avons tenté de mettre en place en cette fin d'année.