Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des Jours et des Lunes
27 février 2013

La pitié dangereuse

Adolescente, j'étais une inconditionnelle de Stefan Zweig et ce roman fait partie de ceux qui m'ont le plus marquée. Je crois que c'est depuis ce temps que je déteste la pitié, autant comme sentiment à éprouver qu'à susciter. Je l'assimimle à de la lâcheté.

Depuis quelques semaines, je m'interroge sur l'utilité de mon blog, dans lequel on ne trouve pas de couture, pas de tricot, pas de recette de cuisine ou de phrase à l'humour détonnant. Ce n'est qu'une petite fenêtre ouverte sur une vie qui n'a pour originalité que le fait qu'elle est souvent rythmée par les combats, liés à la présence dans cette famille d'un enfant différent, et qu'il faut mener.

Je me suis donc beaucoup questionnée sur les raisons qui font que l'on peut avoir envie de passer par ici, et de temps en temps laisser un commentaire et l'idée que ce soit justement LA PITIE s'est peu à peu insinuée dans mon esprit au point de devenir intolérable.

Je ne sais pas encore ce que je vais faire de cet endroit mais je doute...C'est un peu la tempête en moi et je pense laisser passer du temps, celui de la réflexion...

 

Couverture : La Pitié dangereuse

"le jour où cela arrive aux autres on se dit...pourvu que cela n'arrive qu'aux autres...!" 

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Je me sens concernée pas cette question en tant que lectrice. <br /> <br /> Je passe de temps en temps ici, discrètement c'est vrai (mea culpa ;-)) parce que je me suis attachée à Simon et à vous, sa famille. Je suis mère moi aussi. <br /> <br /> Je n'éprouve pas de pitié, mais de la compassion. C'est à dire, que j'essaie de comprendre vos états d'âme, vos doutes et vos espoirs pour partager. Porter un peu. <br /> <br /> Parce que j'ai la chance d'avoir 2 enfants qui vont bien, même si j'aurai toujours le regret de la famille nombreuse dont nous rêvions, je n'oublie jamais qu'il y a des mères et des pères qui ne connaissent pas cette sérénité-là.<br /> <br /> Pour moi (sans faire référence à mes valeurs spirituelles), loin de pitié, il est surtout question d'humanité. De la pleine conscience de notre condition d'humain, avec beaucoup en commun et des différences à connaître, à apprivoiser pour vivre ensemble le mieux possible. <br /> <br /> Je ne crois pas pouvoir vous aider de quelque façon que ce soit, mais je pense à vous, à Simon. Aux relations avec ses soeurs. Et j'en tire des "leçons" qui me font apprécier d'autant plus les petits bonheurs du quotidien. Et dire avec les miens, soyons heureux. Profitons. Nous avons la chance d'aller bien et de pouvoir prendre de notre temps, de notre énergie, pour les autres. Alors profitons, c'est très précieux.<br /> <br /> Je n'ai pas pas de pitié pour vous. Du tout. Mais, de la compassion et de l'admiration aussi. <br /> <br /> Alors je me permets de vous embrasser, en toute amitié.
S
Je suis d'accord avec la solidarité, la fraternité, le lien humain .... tout simplement.<br /> <br /> Et en un sens, en lisant votre inquiétude, en comprenant les doutes qui s'immisçaient en vous ..... je me suis dit quelques instants "mais pour qui se prend-elle, pour penser qu'on pourrait éprouver de la pitié pour elle" ! Cette pensée, fugace, qui m'est soudain venue à l'esprit ne portait pourtant aucun jugement, et ne se voulait surtout pas critique. <br /> <br /> Peut-être exprimait-elle juste l'idée que chacun peut être simplement le miroir des difficultés d'un autre .... et que sans le savoir, en témoignant (via un blog, ou d'autres moyens de communication) de ses propres épreuves, l'on permet à un autre de se sentir compris dans ses difficultés à lui. <br /> <br /> Je crois que c'est dans les épreuves qu'on acquiert la profondeur de coeur .... et que l'on devient plus disponible pour autrui, ouvert à ses épreuves à lui. <br /> <br /> Ce n'est pas de la pitié, mais de l'attention. Vous estimez-vous toujours plus à plaindre que votre voisin ? Portez-vous tous les malheurs du monde ? Hiérarchisez-vous les souffrances respectives des uns et des autres ? Non, je ne le crois pas .... alors ne pensez pas qu'on puisse avoir pitié de vous non plus. <br /> <br /> Nous pouvons compatir, ensemble. C'est la solidarité, c'est la fraternité. Et c'est beau, précieux, indispensable même !
V
Je rejoins beaucoup de commentaires particulièrement celui de rosaannoma. Je suis arrivée sur votre blog "par hasard". Nous avions une suspicion d'autisme pour mon fils et j'ai beaucoup surfé à ce sujet. Mon fils n'est pas autiste mais il aurait pu l'être. Doit-on se priver de la richesse d'une famille comme la vôtre parce qu'on n'est pas concerné ? "s'enrichir les uns au contact et au témoignage des autres "(rosaannoma) je reprends une de ses phrases car je ne saurais mieux expliquer ce que je ressens. Mais je comprends votre peur.
C
Ce n'est pas de la pitié, juste une forme de "solidarité" dans nos vies si différentes avec nos enfants TED mais je comprends ton ressenti, j'ai moi même arrêté d'alimenter mon blog car cette idée m'avait aussi traversée l'esprit , surtout depuis mes pbs de santé. A bientôt en vrai. bises.
M
Pour moi non plus pas de pitié mais de la "solidarité" entre parents d'enfants différents et de l'admiration devant une famille unie et qui se bat.
Des Jours et des Lunes
Publicité
Archives
Publicité