Mon Gars en chocolat

28 juin 2011

Je me souviens de notre joie lorsqu' on nous a annoncé, à l'échographie, que le petit être qui grandissait en moi était un garçon.

Je ne me croyais pas jusque là "capable" d'avoir un enfant du sexe opposé, moi qui suis issue d'une famille de filles. Cela me semblait un peu incongru.

Je savais, en revanche, l'importance que cela avait pour mon mari: avoir la chance de pouvoir tisser une relation père-fils, lui qui a si peu et trop mal connu le sien, était pour lui, magique.

Je me rappelle aussi de mon angoisse quelques jours plus tard, lorsque, à peine arrivée au travail, je me suis aperçue que j'avais des saignements. Mon départ précipité aux urgences de l'hopital, le temps du trajet en voiture pendant lequel j'étais convaincue d'être en train de perdre mon bébé, tout cela restera gravé à jamais dans ma mémoire.

J'ai vite été rassurée, mon garçon était bien en vie, son petit coeur battait, mais un décollement du placenta ce n'était pas rien non plus, donc repos pendant 1 mois.

L'hypothèse a parfois été émise par les médecins, que les troubles de Simon pouvaient être en lien avec cet événement. Évidemment, c'est la seule embûche sur le parcours d'une grossesse et d'un accouchement sans problème que je pouvais leur signaler.

J'ai longtemps culpabilisé, convaincue, que tout cela était de ma responsabilité, que je n'avais pas su me reposer suffisamment, ou que participer aux peintures de la maison toute neuve, dans laquelle nous allions emmenager, n'avait pas été une bonne idée, que peut-être j'avais alors respiré des particules toxiques qui sont par la suite venues troubler le développement de mon enfant.

Je ne saurai jamais. J'en ai fait le deuil, même si cela a été compliqué.

Ce qui est certain, c'est que mon fils n'est pas celui que j'avais imaginé. Il est bien mieux encore. Il a su révéler en moi une force que je n'aurais pas soupçonnée. Et je le dis et le redis, c'est une chance immense d'avoir un enfant comme lui, qui nous pousse à aller sans cesse plus loin, à ne surtout pas flancher et nous décourager.

Il est difficile à élever, ses réactions ne sont pas toujours évidentes à comprendre, nous sommes bien souvent épuisés, à bout de nerfs.

Cependant, si nous faisons le choix de ne pas mettre en route un quatrième bébé, c'est aussi parce que nous ne voulons pas courir le risque d'avoir un autre garçon...que lui. 2011_06_28_18